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Ancien phare aérien du Mont-Afrique
Publié le samedi 21 août 2021, par
Situation
L’ancien phare aérien du Mont-Afrique était situé sur la commune de Corcelles-les-Monts en Côte d’Or, à 600 m d’altitude et à 6 km au Sud-Ouest de Dijon.
Conçu dans les années 1920, il était considéré comme le phare le plus puissant du monde lors de son inauguration.
Il a été mis en service le 1er juillet 1925 à 22h après plusieurs années de travaux et de mises au point.
Son faisceau émettait un éclat toutes les 10 secondes et portait jusqu’à 300 km par temps clair et 150 km par temps brumeux.
Le phare du Mont-Afrique en 1922, lors de son premier assemblage en atelier.
But
Associé à un phare projeté sur le Mont-Valérien près de Paris, le phare du Mont-Afrique avait été mis en service afin de jalonner, grâce à leur longue portée, le réseau des routes aériennes internationales.
Celles-ci axées Nord-Sud et Est-Ouest se croisaient alors sur la France.
Lanterne et coupe du phare installé sur une casemate.
Cliquer pour agrandir.
Descriptif de la lanterne
Ce phare du Mont-Afrique a été réalisé part les Anciens Etablissement Barbier Bénard et Turenne (BBT).
Au plan architectural, la tour vitrée mesurait 10 m de hauteur et 5,50 m de diamètre. Le verre de Saint-Gobain était encastré dans une armature métallique.
Elle était couverte d’un toit conique avec lanterneau d’aération afin de luter contre la condensation.
Un soubassement de 2 m de hauteur supportait la lanterne et coiffait une casemate où se situaient les transformateurs et les tableaux de distribution électrique et le moteur de secours de 300CV.
Descriptif technique
La lanterne comportait 3 niveaux constitués de 3 planchers tournants circulaires superposés sur un même arbre..
Les 2 étages supérieurs étaient occupés par 4 optiques chacun.
L’étage inférieur était réservé au personnel qui réalisait depuis ce niveau toutes les manoeuvres : changement des charbons pour les lampes à arc, réglage de la distance arc-système optique au moyen d’un périscope.
La rotation de l’ensemble était réalisé par un petit moteur électrique situé sous la plate-forme du 2ème étage.
Les 8 optiques mesuraient 1,80 m de diamètre et avaient une distance focale de 0,50 m.
Au foyer de chacune des optiques se trouvait une lampe à arc électrique absorbant 120 Ampères sous 65 Volts.
Chaque optique émettait un faisceau. L’association des faisceaux des 4 optiques situées d’un même coté produisait une intensité lumineuse de 850 000 000 bougies (soit plus de 20 fois l’intensité des phares maritimes les plus puissants à l’époque).
2 des 8 optiques.
Le phare aérien du Mont-Afrique fonctionna à plein éclat pendant 15 ans de 1925 à 1939. Eteint durant la Seconde Guerre Mondiale, il fut mitraillé par un avion allié en 1944. De 1046 au 15 mai 1960, il fonctionne en service réduit après installation d’un petit feu de jalonnement à son sommet.
« Détruit par le mitraillage des avions américains, réutilisé ensuite avec la petite lanterne du haut, rasé complètement depuis, parce qu’il n’a plus sa raison d’être à cause du progrès »
Cliquer pour agrandir.
Actuellement (2017) il ne reste que la base en maçonnerie, sommet de la casemate qui portait la lanterne.
Vestiges du phare du Mont-Afrique.
Par ailleurs, a été construit à quelques centaines de mètres un imposant relais hertzien durant la seconde moitié du XXème siècle.
Sources bibliographiques :
Sciences et Voyages n°137 10 avril 1922
L’Illustration n°4308 du 26 septembre 1925
Pays de Bourgogne n°173 p1-7 de septembre 1996 Un phare à grande puissance au sommet du Mont-Afrique (par JF Devalière)